Lorsque l’on décrit les vins californiens et ce qui les caractérisent, on évoque bien souvent leur boisé, leur richesse en alcool, pour finalement les définir comme des vins puissants (Message associé- Des vins aux arômes boisés, riches en alcool).
Ces vins ont trouvé, auprès des critiques et donc des consommateurs, une large audience sur ces dernières années (Message associé- Le vin : affaire de goûts ou de critiques ?). Pourtant, il semblerait que la tendance soit aussi à la légèreté.
Nous avons tout d’abord pu constater que les alternatives en termes de packaging (Messages associés-Le vin se met en boîte ou en poche ; Après le vin en box, le vin en Tetra Pak ; Le vin, en toute légèreté) sont nombreuses et appellent à de plus en plus de souplesse.
En matière de vins, comme pour les vins rosés (Message associé- L’Amérique voit le vin en rosé), nous trouvons aujourd’hui une excellente acceptation pour des vins laissant s’exprimer les arômes des cépages dont ils sont issus.
Des arômes boisés : signe de qualité ?
Depuis les années 1980-1990, la mode est à la production de vins, Chardonnay en particulier, délibérément sucrés, lourdement boisés, riches en alcool, dépassant bien souvent les 13%. Le Chardonnay est de loin le cépage blanc le plus populaire auprès du public américain. Cette excellente réputation est souvent attribuée au domaine Kendall-Jackson. Ses vins de Chardonnay (Kendall-Jackson Vintner's Reserve), qui ont fait son succès, présentaient l’originalité de teneurs en sucres résiduels supérieures à la moyenne. Cette sucrosité, obtenue au départ très involontairement par des arrêts de fermentation accidentels, a rencontré un remarquable succès auprès des consommateurs américains.
D’autres domaines lui emboîtèrent donc le pas et ce type de Chardonnays devient la norme. On en apprécie le sucré, les arômes toastés, vanillés, le crémeux, rendus un élevage en fûts ou par l'utilisation d’alternatives plus économiques comme les copeaux de bois, par exemple et par une fermentation malolactique complète. Cette affection a contribué à une certaine uniformisation des vins mais aussi des goûts.
En effet, comment distinguer un cépage si la seule chose qu’il reste en bouche après dégustation est le bois où il a été élevé ? Le fruit est ici bien souvent masqué ou relégué au second plan. On peut ainsi se poser la question s’il s’agit bien de la variété qui est appréciée ou bien simplement ce boisé ?
Quand trop, c'est trop !
Depuis, les producteurs ont évolué, allant vers plus d’équilibre en s’adaptant davantage à la matière première, le cépage, qu’à l’inverse.
C’est ainsi qu’au début des années 2000, un nouveau type de vin a vu le jour : étiqueté « Unwooded », « Unoaked » ou encore « Naked ».
C’est ainsi qu’au début des années 2000, un nouveau type de vin a vu le jour : étiqueté « Unwooded », « Unoaked » ou encore « Naked ».
http://www.unoakedchardonnay.com/ |
Ces vins, majoritairement de cépages, remettent en valeur les variétés dont ils sont issus. Ils répondent ainsi à une catégorie de consommateurs, lassés du tout bois, qui en aiment la simplicité, le fruit qui se révèle naturellement mais aussi qui s’accordent aisément à un plat. La production de ces vins nécessite donc une plus grande attention à la vigne, dans la sélection des raisins, mais aussi lors de la vinification, afin d’atteindre un niveau de qualité irréprochable.
De nombreux domaines ont suivi ce mouvement et comptent désormais dans leur gamme au moins un vin de ce type. De cépages Chardonnay et Pinot Noir, il s’en développe aujourd’hui sur d’autres variétés comme le Pinot Gris, Merlot ou encore le Cabernet Sauvignon.
Lancée au mois de juin dernier, Simply Naked, est ainsi la première gamme complète de vins non boisés, développée aux Etats-Unis par le groupe Constellation. Ces quatre vins de cépages se veulent représentatifs, révélateurs du caractère et des fruits dont ils sont issus.
Il semblerait que l’on assiste à une petite révolution dans l’industrie du vin aux Etats-Unis. Nous passons d’une production de vins puissants à des vins plus légers cherchant à redorer l’image de cépages dont les caractéristiques étaient jusqu’alors bien souvent inconnues et parfois même non identifiables des consommateurs. Ce type de vins permet également aux domaines de se distinguer et ainsi valoriser leur identité.
Avons-nous atteint une des limites à l’industrialisation des vins ? Sommes-nous en passe de revenir vers l’utilisation première du bois comme élément de valorisation d’un cépage ou bien cette tendance n’est-elle que temporaire et à des fins commerciales ?
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